Nouvelles du front Japonais

10 avril 2011

Nouvelles du front Japonais :

voici venir la pollution de la mer:

L'exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima a rejeté dans la mer 11.500 tonnes d'eau radioactive qui s'étaient accumulées dans les installations accidentées.

Les scientifiques commencent à avoir une idée plus précise de la pollution radioactive du milieu marin.

L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire Français, l'IRSN fait le point :

L’accident a rejeté plusieurs types de radionucléides: iode 131, césium 137, 134 et 136, tellure 129, baryum 140, lanthane 140, ruthénium 105 et 106, molybdène 99, technétium 99 et cobalt 58.

L’impact de ces rejets liquides a été observé à partir du 21 mars à proximité de la centrale (1.484 becquerels par litre -Bq/l- en césium 137, 5.066 Bq/l en iode 131). Les concentrations dans l’eau de mer ont ensuite augmenté entre le 25 et 28 mars (jusqu'à 12.000 Bq/l en césium 137, 74.000 Bq/l en iode 131).

Une nouvelle augmentation a été mesurée les 29 et 30 mars (jusqu'à 47.000 Bq/l en césium 137, 180.000 Bq/l en iode 131). A titre de comparaison, avant l’accident de Fukushima, les niveaux de concentration en césium 137 dans l’eau de mer du littoral japonais étaient de quelques mBq/l (1 à 3 mBq/l) et l’iode 131 n’était pas détecté.

Certains radionucléides, comme le ruthénium 106 ou le césium 134, persisteront dans l’environnement marin pendant quelques années et finiront par disparaître par décroissance radioactive. Le césium 137 dans les eaux de surface du Pacifique varie de 11 à 30 ans suivant les régions.

Si du plutonium a été rejeté, nous le saurons, ces temps sont de 5 à 17 ans. 

A court terme, l’ensemble des maillons des chaînes trophiques marines du domaine côtier proche de la centrale seront contaminés.

À plus long terme, c’est la zone côtière soumise aux apports de radionucléides par lessivage des bassins versants contaminés qui pourrait faire l’objet d’une pollution radioactive persistante.